Carence en eau potable dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, conséquence de la guerre des gangs

En plus des produits pétroliers, les habitants de la région métropolitaine de Port-au-Prince souffrent des effets d'une pénurie d'eau potable. La faute au conflit armé dans la plaine du Cul-de-sac.

Crédit Photo: Le Nouvelliste
Carence en eau potable dans la région métropolitaine de Port-au-Prince,  conséquence de la guerre des gangs

Parmi les conséquences de la bataille des gangs rivaux dans la région de la plaine du Cul-de-sac on dénombre une carence en eau potable. Ce qui pourrait envenimer la situation de la population dont près 40 %  n'a pas accès à l'eau potable. Ce problème fait les choux gras de l'informel. 

Les habitants  de la région  métropolitaine  de Port-au-Prince se procurent l'eau de boisson, de cuisson ou pour toute autre tâche  ménagère, dans des  kiosques à eau, des réservoirs ou de marchands ambulants.    La plaine du Cul-de-sac se retrouve au cœur de ce commerce florissant.             

En effet, sous la plaine du Cul-de-sac  se trouve la plus grande source d'approvisionnement en eau pour la région métropolitaine  de la Capitale. C'est cette eau, contaminée d'ailleurs, qui est extraite gratuitement sans aucun contrôle  par des entreprises, transportée  dans des camions-citernes à l’hygiène douteuse, pour ensuite être  vendue à un coût exorbitant tant au centre-ville de Port-au-Prince qu'à  Delmas ou à Pétion-Ville. Le conflit armé  entre les gangs "400 mawozo" et "chen mechan" ayant eu pour effet la paralysie des activités  dans la plaine du Cul-de-sac, une pénurie  d'eau a été constatée dans ces communes.

Après 12 jours de combats féroces et surtout d'impossibilité de réapprovisionnement, il est devenu de plus en plus difficile  pour ces habitants  de trouver de l'eau. Le prix du sceau  a explosé, l'offre étant nettement inférieure à la demande. L'eau de boisson est touchée  par ce phénomène. Le prix du gallon a été revu à la hausse. L'eau est, pourtant, essentielle au quotidien de la population. Cette situation a de lourdes conséquences sur le train de vie des habitants.

Contrairement aux autres périodes de crise, la Direction nationale de l'eau potable  et de l'assainissement (DINEPA) n'a pas encore réagi. Pas de camions-citernes dans les rues. Pire, une eau boueuse et puante est sortie des robinets de la rue de l'Enterrement tant le 2 mai qu’aujourd’hui. Le pire est à  craindre si aucune  disposition  n'est  prise.

Mai 2021, la DINEPA avait lancé la deuxième phase du projet de réhabilitation et d’extension des réseaux d’eau potable de la région métropolitaine. Quelques mois plus tôt, des infrastructures hydrauliques de la station de pompage de Tabarre 68 et du réservoir de 2000 m³ de Vivy Mitchell avaient  été inaugurées. Ces travaux  devaient permettre aux habitants des communes de Pétion-Ville, Delmas, Tabarre, Carrefour, Port-au-Prince et de Cité Soleil de bénéficier d’une amélioration considérable de l’accès au service d’eau potable de qualité. 

 

Annie FRANÇOIS


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