Ils osent espérer que justice soit rendue à Jovenel Moïse !

En tenant compte des principes du plaisir et de la réalité, nous sommes contraints de fixer nos objectifs. Avec le temps nous nous sommes rendus compte qu’il y a des rêves qui sont trop grand pour devenir réalité surtout dans un pays comme Haïti où la justice fonctionne comme une vieille machine désuète !

Ils osent espérer que justice soit rendue à Jovenel Moïse !

Plus le temps passe, plus ces « tout nouveau » anciennes autorités devraient se rendre compte que leur réclamation de justice pour Jovenel Moïse, ce qui est son droit, est un rêve qu’ils n’ont pris aucune disposition pour faciliter la concrétisation.

Tout homme a droit à la justice. Le bourreau a droit à un procès équitable. La victime et ses proches ont droit de recourir aux juridictions judiciaires compétentes pour réclamer et, pourquoi pas obtenir, justice et indemnisation pour le préjudice subi par le fait d’un tiers. L’égalité des droits.

Et comme toute victime, Jovenel Moïse a droit à la justice, toutefois n’est-ce pas trop espérer quand on sait que lui et son clan (qui maintenant réclame justice) n’ont pas levé leur petit droit pour renforcer l’institution judiciaire ou ses agents et intervenants ?

La justice haïtienne est rongée par des maux qui constituent des obstacles majeurs à la jouissance du droit des citoyens à la justice. La corruption, les grèves à répétition causent du tort aux judiciables et ont des répercussions sur toute la chaîne pénale. Selon les données du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), le taux de la détention préventive prolongée en Haïti, a connu une nette croissance, contrairement à ce que l’on aurait pu souhaiter, elle est passé de 76% en juin 2020 à 85% en mars 2021. Encore une victoire du principe de la réalité sur celui du plaisir ! Pourtant, combattre ce fléau faisait partie des « priorités » de l’ancienne administration.

Oui, des millions de dollars ont été dépensés dans des projets d’assistance légale, mais des problèmes structurels ont rendu difficile l’atteinte des objectifs fixés. De plus, comment peut-on se permettre d’espérer qu’une organisation non gouvernementale irait résoudre le problème qui lui permet d’obtenir des fonds? Ne serait-ce pas une action autodestructrice ?

Pour revenir à Jovenel Moïse et ceux qui se réclament jovenelistes, ils n’ont rien fait pour, ne serait-ce, tenter de trouver une solution aux problèmes de la justice. Au contraire, ils ont profité de ses faiblesses! Inculpé pour blanchiment d’argent selon un rapport de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) Jovenel Moïse aurait pu être mis sous les verrous  la veille de son investiture. Le Commissaire du Gouvernement d’alors, après des échanges à huis clos, avec des diplomates qui ont fait le déplacement au Parquet, une première, n’a pas émis de mandat et après son installation, Monsieur Moïse fut, bien sûr, blanchi par la justice haïtienne.

De son accession au pouvoir à son assassinat, Monsieur Moïse et son équipe n’ont pris aucune initiative pour s’assurer de la bonne marche de la justice haïtienne. Au contraire, des personnes ayant des démêlés avec la justice et faisant l’objet de mandat d’amener n’ont pas été révoqués ni livrés à la justice. Ils avaient un soutient éhonté .

Les mandats de certains juges en charge de certains dossiers impliquant des gens de l’entourage du Palais National n’ont pas été renouvelé ce, malgré les avis favorable du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). Celui qui a déclaré avoir nommé sous la pression 50 juges corrompus qu’il n’a pu identifier malgré l’insistance du CSPJ, n’a pas mis de ressources à la disposition de la justice. Quand les bandits ont empêché le fonctionnement du Palais de Justice de Port-au-Prince, il n’a pas agi. Quand le juge en charge du dossier portant sur l’assassinat du journaliste Néhémie Joseph s’est déporté de l’affaire pour des motifs liés à sa sécurité, il  n’a pas levé son petit droit.

Dossier Petro Caribe, Affaire DERMALOG ainsi que de nombreux cas d’assassinats et de massacres sont demeurés sans suite! Monsieur Moïse n’a jamais reconnu avoir reçu la correspondance du Barreau de Port-au-Prince, entre autres, qui sollicitait l’ouverture d’une enquête internationale pour que lumière soit faite sur l’assassinat du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, à quelques pas de son domicile. La situation de la justice haïtienne semblait bien lui convenir et, que dire ses proches? Jusqu’à ce qu’il se retrouve dans la longue liste des victimes.

Des juges, des greffiers font l’objet de menaces de mort. Le juge en charge du dossier portant sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval à laissé sa maison en pleine nuit avec ses proches. Pourquoi ? Un mystérieux personnage l’a appelé au téléphone pour lui dire qu’on allait venir l’assassiner. C’est dans ce contexte que le militant Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti a récupéré le Galil mis à la disposition des policiers affectés à sa sécurité. Le CSPJ qui n’était-ce l’intervention de l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) n’aurait pas donné suite aux demandes du juge qui a auditionné le chef de gang Arnel Joseph avant sa mort quelques heures après son évasion spectaculaire, a décidé de reprendre le véhicule mis à la disposition du juge menant l’instruction sur l’assassinat de Me Dorval. Quel brave homme (tous les braves finissent tôt ou tard au cimetière dit un ciel adage) va accepter ce dossier alors qu’un juge et deux greffiers ont déjà dû prendre le marquis ? Qui pourra résister à une offre de plusieurs millions (il n’est plus à démontrer que ceux qui sont derrière cet assassinat ont les moyens économiques pour corrompre ou éliminer)? Ceux qui n’ont rien fait pour éviter la situation actuelle réclament justice !

Quelle justice? Avec quels moyens ? Si des gens comme l’ancien président Joseph Michel Martelly, Renald Luberice proche collaborateur de Jovenel Moïse aux interventions avec des effets destructeurs pour les Premiers ministres, avaient posé des actions pour modifier la réalité de la justice haïtienne, aujourd’hui, un mois après son assassinat leur rêve de justice pour Jovenel Moïse n’épouserait pas autant les contours d’une chimère ! Que cela serve de leçon à nos politiques !

Jodel ALCIDOR


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