Attaque du Palais de justice: un symbole de plus de la déchéance de l'État

Des hommes lourdement armés identifiés comme des soldats d'IZO 5 ont tenté, vendredi dernier, de prendre le contrôle du Palais de Justice au Bicentenaire. Ils ont été repoussés par les forces de l'ordre. Le personnel et les justiciables ont été évacués en urgence, laissant voiture et autres matériels derrière eux.

Crédit Photo: Le Nouvelliste
Attaque du Palais de justice: un symbole de plus de la déchéance de l'État

Le Palais de Justice a été vandalisé à 4 reprises en moins d'un mois par des individus non identifiés avant d'être pris pour cible, le vendredi 10 juin, par des individus armés. Les auteurs de l’attaque ont été identifiés comme des membres du gang « 5 segond » ayant pour fief Village de Dieu situé à quelques pas dudit palais. Ils ont été repoussés par la Police nationale d'Haïti.

Bien escortés par les forces de l'ordre, les personnes qui se trouvaient sur place ont quitté l'espace, laissant dernière eux leur véhicule et autres matériels. Des personnes sont sorties blessés selon ce qu'a fait savoir une source judiciaire, informant que certains magistrats et employés ont pris la décision de ne plus y revenir.

Ainsi, cette attaque pourrait forcer les dirigeants concernés à mettre les bouchées doubles pour relocaliser le palais justice. Une demande qui a été formulée par divers agents et intervenants du système judiciaire fatigués des exactions des bandits armés occasionnant assez souvent le dysfonctionnement du Palais de Justice de Port-au-Prince.

Bien avant cette attaque, les bandits avaient réalisé un rapt collectif sur deux minibus reliant la Capitale et le département du Sud, ayant à leur bord une trentaine de personnes. Ce qui n’est pas nouveau. Ces malfrats détournent comme bon leur semble les véhicules qui s’aventurent sur le tronçon de la route nationale tombée depuis plus d’un an sous leur contrôle.

Les gangs armés prennent du champ. D'autres institutions étatiques comme le Parlement, l’Administration Générale des Douanes, la Primature etc. pourraient connaître le même sort. Certaines ne se sont pas fait prier pour abandonner leurs anciens locaux situés sur des territoires contrôlés par des gangs. Les dirigeants se moquent royalement du sort de ceux qui fréquentent le centre-ville, la troisième circonscription de Port-au-Prince...bref les espaces tombés sous le contrôle des gangs qui deviennent de plus en plus nombreux.

Les gangs font la loi. Leur territoire s'élargit de jour en jour. Les autorités étatiques ne font pas montre de leur volonté de mettre fin à cette situation.

 

Paul MARTIAL


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