TPTR : « L’obligation de rectifier le tir » écrit par l’ex Député Jude Jean
Voici la première sortie de la chronique «Texte perdu, Texte retrouvé» que vous propose Le Courrier de la Nation. Cette nouvelle rubrique sortira une ou deux fois par mois, ou plus, si les situations s’y prêtent. Elle consiste à redonner vie, ou donner vie, essentiellement à des textes publiés antérieurement par notre rédacteur Étienne De Saint-Exil sur les réseaux sociaux ces quatre dernières années. Mais aussi, comme c’est le cas de cette première sortie, n’importe quel texte publié antérieurement par un Haïtien (une Haïtienne), il suffit qu’il cadre avec les conjonctures actuelles. Ici, à travers ce texte titré «L’obligation de rectifier le tir» écrit par l’ex Député Jude Jean de la 50è Législature, élu sous la bannière du PHTK, on peut sentir encore cette même urgence de rectifier le tir, cela s’adresse à tout le monde sur l’échiquier socio-politique, politique et autre. Quoique paru trois ans plus tôt soit le 12 juillet 2018, suite aux terribles émeutes que le pays avait connues en juillet 2018, le texte garde son actualité, si l’on considère tout ce qu’il propose dans comme décision à prendre, d’une certaine manière. Après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, n’est-il pas venu le temps pour que les acteurs rectifient leurs tirs? Bonne lecture! Étienne De Saint-Exil etiennedesaintexil@gmail.com

L’obligation de rectifier le tir.
En ces heures innommables, dire que la conjoncture est grave serait peu dire, ou ne rien dire, ou encore même manquer d’égard à cette misère exaspérante qui crève la République depuis des lustres. Entre l’arrogance et le mépris que nous avons tous inventé d’une part, ou cautionné d’une autre part, par passivité ou déloyale activité rongeant la quasi-totalité de ce qui nous est le plus cher: notre seule Haïti.
Il est venu le temps, pour que chacun, chaque instance, chaque secteur, politique, sociale et citoyenne, s’engage à l’application des prérogatives républicaines, dont le président de la République en premier chef, en son devoir de garant de la bonne marche des institutions, et de fait, la bonne marche du pays.
Sommes-nous dupes de croire que les récentes émeutes du 6 au 8 juillet écoulés sont l’œuvre de voyous et voleurs de rue, comme plus d’un veut le faire croire ? Quelle audace ! Si le peuple affamé, esseulé, perdu est une bande de voyous, alors oui, c’en est la leur.
La population, par ces émeutes, donne chair à son expression de ras-le-bol, et elle attend des réponses concrètes et durables à ce qu’elle n’ait plus à user de cette pratique destructrice pour être comprise. Elle a soif de tout : du changement surtout.
Toutefois, en cette phase de vulnérabilité extrême, la population se doit d’être intelligente pour ne pas être manipulée dans le sens de l’assouvissement des intérêts peu orthodoxes d’une frange spécifique. En dépit du fait que ce soit le chaos, ceux qui ne jurent que par le départ du président ne sont point dans l’intérêt de la stabilité. Le contraire est plutôt cette vermine nuisant à l’essor qu’on espère tous.
Les acteurs de la vie nationale doivent s’engager non pas à tirer de simples profits politiques personnels, mais à œuvrer et collaborer dans le souci de prioriser l’intérêt des couches les plus vulnérables, et ceux de la République tout entière.
Je prends acte des différentes démarches effectuées par la Présidence en vue de trouver une solution à la crise, cette crise multi tentaculaire. Et j’invite mes collègues parlementaires à œuvrer davantage afin de chercher ensemble des solutions, car c’est le temps de servir le pays, en dehors de tout intérêt personnel ou de clans, de restaurer l’image de notre institution, de regagner la confiance du peuple et de s’atteler à ce que le progrès soit. Et en ce moment précis, dans le cadre de certains actes à poser: principalement le Changement de gouvernement, la Révision du Budget 2018 – 2019 pour porter attention à la souffrance des couches vulnérables, en particulier les victimes des marchés incendiés, les entrepreneurs victimes des émeutes, les jeunes croupissant dans le chômage, les paysans souvent oubliés dans les mornes, les collectivités territoriales traitées en parent pauvre, les employés de l’administration publique non rémunérés, le besoin de réajustement des salaires au niveau de l’administration publique (policiers, enseignants, professionnels de la santé, etc.). Et, sans compter la prochaine rentrée scolaire et qu’il faut également statuer sur les besoins urgents de la population en cette période cyclonique, qui peut lui être fatale, si les bons dispositifs ne sont pas pris à cet effet.
Pour répondre à toutes ces urgences, le changement de gouvernement devient un impératif. Je suis pour un changement de gouvernement et non un partage de postes. Un changement de gouvernement, avec des femmes et des hommes compétents, dynamiques et sérieux, en vue de permettre aux institutions de jouer leur rôle.
Mon ultime conseil au Président serait que ses oreilles n’entendent que le cri de ceux qui souffrent et qu’il fasse du peuple son plus grand allié.
Aux victimes des émeutes je souhaite courage, aux jeunes et aux producteurs locaux en particulier, je vous invite à ne pas baisser pavillon, à vous regrouper pour défendre vos intérêts, les intérêts d’Haïti.
Vive une vraie entente nationale ! Vive la République !
Jude JEAN
Député du Peuple
Circonscription de Boucan Carré
Jeudi 12 juillet 2018
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