L’exécution de Jovenel Moïse facilitera-t-elle la réalisation du dialogue national?

Jovenel Moïse est parti (prématurément) sans avoir eu la possibilité de réunir tous les acteurs politiques autour d’une même table - Dialogue national - États généraux sectoriels-, pour enfin vider les contentieux politiques aux conséquences néfastes pour la population. Ce rêve qu’il a tant chéri n’est pas devenu réalité. Sa disparition poussera-t-il les acteurs à enfin réaliser un franc dialogue?

L’exécution de Jovenel Moïse facilitera-t-elle la réalisation du dialogue national?

Les partis, regroupements et organisations politiques avaient à maintes fois rejeté les appels au dialogue lancé par le président Jovenel Moïse dans l’idée de trouver une issue plutôt favorable à la crise inouïe qui se dessinait à l’horizon.

Entre-temps, la situation s’est compliqué davantage : le Parlement est dysfonctionnel, les mandats des juges n’ont pas été renouvelés, les élus locaux ont cédé leurs places à des commissions intérimaires, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) est caduc, la justice inféodée au pouvoir fait face à des mouvements de protestation interminables, le dilemme de la détention préventive prolongée demeure, les échéances constitutionnelles ne sont guerre respectées, le kidnapping et les bandits prennent du champ, les gangs se sont fédérés à la barbe du Palais national accusé de connivence…

Et le président qui s’était entêté à changer la constitution de mars 1987, à réaliser les élections générales pour renouveler le personnel politique avant le 7 février 2022 dans un atmosphère délétère, a été assassiné dans la nuit mardi au mercredi 7 juillet 2021 dans sa résidence privée. La limite de l’inacceptable.

Depuis, le dialogue est devenu le maître-mot dans les ébats publics. Les acteurs politiques, de la société civile, et ceux du secteur privé des affaires… chantent à l’unisson le chant du dialogue national souhaité oralement par tous les secteurs vitaux de la nation. C’est la seule solution, disent-ils, pouvant éviter au pays de sombrer.

En plein 21e siècle, l’assassinat d’un président en fonction quoique de facto éclabousse d’avantage notre si belle histoire de première République noire indépendante. À chaque situation difficile se présentent de nouvelles opportunités. Est-ce le cas? L’exécution de Jovenel Moïse facilitera-t-il la tenue d’un dialogue national ?

Si oui, comment y parvenir? Serons-nous à la hauteur? Pouvons-nous enfin nous débarrasser de notre ego ?

Vu l’évolution de la situation politique, on peut se permettre de douter. L’opposition et le pouvoir font face à des querelles internes sur la gouvernance de la transition qui s’impose. Des ennemis d’hier se sont alliés pour prendre la pouvoir. Les sénateurs restant qui n’ont jamais pris de position claire sur la question du 7 février 2021, l’insécurité, le vide institutionnel, les gabegie administratives de l’exécutif, etc ont, par une résolution adoptée, désigné le sénateur Joseph Lambert comme Président Provisoire. Ils prennent les devants. Alors que le Premier Ministre a.i démissionnaire Claude Joseph et le Premier Ministre nommé, Ariel Henry, n’arrivent pas à s’entendre, une frange importante de l’opposition a opté pour la réalisation d’une conférence politique. Une alliance entre des figures du pouvoir et de l’opposition a quant à lui donné naissance à un accord validant le choix de Joseph Lambert.

Le dialogue inclusif n'est pas pour demain. Chacun semble s’agripper à sa vérité.

Jodel ALCIDOR

Rédacteur en Chef


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