L'abandon scolaire en Haïti : Causes et conséquences

Le contexte sociopolitique difficile a gravement affaibli l'économie haïtienne et affecté grandement l'éducation. Le prix des frais d'éducation ne cesse de grimper. Le coût moyen annuel de scolarisation varie d'une école à une autre et d'un département à un autre. À Port-au-Prince, le coût moyen annuel varie entre 60,000 gdes à 125,000 gdes. Ces coûts sont financés en toute intégralité par les parents dans le secteur privé.

Crédit Photo: HPN
L'abandon scolaire en Haïti : Causes et conséquences

La réalité en Haïti est que plus de 80% des enfants qui fréquentent l'école sont dans un établissement privé, leurs parents couvrent les frais. Ce qui représente un lourd fardeau. Surtout pour une population dont la majorité vit en-dessous du seuil de pauvreté. Il n’y a pas de vrais politiques publiques dans le système éducatif haïtien. Dans un environnement d'instabilité, de crise sociopolitique en continu, de climat de violence et d'insécurité sans pareil: assassinats, kidnapping, guerre entre des gangs armés, ..., une réforme du système s’impose.

L’extrême pauvreté, les risques sécuritaires, l'instabilité politique, le chômage, ... sont des causes connexes de l'abandon scolaire en Haïti. Un taux qui est de plus en plus inquiétant. Plus de 10% des élèves abandonnent avant la 6e AF et plus de 40% avant la fin de la 9e AF. C'est un phénomène très complexe. Mais le coût de l'éducation peut être considéré comme la principale cause.

D’autres élèves abandonnent l'école parce que:

  • ils ont le sentiment que l'école ne garantit plus un travail à l'avenir.
  • ils n’ont plus de motivation car ils ne voient pas l’intérêt de ce qu'ils étudient.
  • ils sont victimes d'exclusion et d'inégalités sociales. 

En substance, se dégagent deux défis liés au problème d'abandon: il s'agit des enjeux à la fois sécuritaire et économique. Des jeunes désemparés et laissés pour compte deviennent alors les recrues potentielles pour les gangs armés, car ils sont vulnérables aux conflits et à la délinquance juvénile.

Le système éducatif haïtien attire surtout les élèves vers des métiers conformistes: la médecine, l'agronomie, l'ingénierie, la comptabilité, ... On ne met pas l'accent sur l'innovation ou l'entreprenariat. En Haïti, les élèves n'apprennent qu'à obéir à l'enseignant, lire des livres, passer des examens, obtenir un diplôme et chercher un emploi. Tout est alors considéré comme la réussite de toute une vie. Cependant, on doit attirer l'attention des jeunes sur la réalité de la vie. L'enseignement de la planification financière et personnelle pour tous, permettant de voir émerger des travailleurs, des entrepreneurs.

Cette situation d'abandon influe sur l'état psychologique et social des jeunes. Elle conduit à l'isolement du jeune de la société, c'est aussi une source de perturbation, de frustration et de déséquilibre.

Adapter le système éducatif aux évolutions de la société pour que le niveau d'éducation soit adapté au marché du travail, encourager la création d’entreprises par les jeunes et faire que l'éducation soit la base de développement durable sur le plan économique et social. La jeunesse haïtienne ne mérite-elle pas mieux, messieurs les dirigeants responsables?

Ruben Isma


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