Trop élevé, le coût des bas salaires en Haïti

Certains chômeurs n’ont rien à envier à une frange importante de la classe des rudes travailleurs. La flambée des prix, l’inflation à deux chiffres et la dépréciation de la gourde ont mis ces derniers en situation de « chômage déguisé ».

Crédit Photo: Haiti Libre
Trop élevé, le coût des bas salaires en Haïti

Les voyants sont au rouge en Haïti. Selon le rapport « Haïti : Vers un nouveau récit-Diagnostic Systématique du Pays » de la Banque Mondiale, en Haïti  « environ 80 % de la population active est sans emploi formel et les salaires sont bien inférieurs au coût de la vie». La misère bat son plein dans le pays et même ceux qui ont un emploi stable ne sont pas à l’abri du besoin. Avec l’inflation galopante, la dévaluation de la monnaie locale dans une économie où l’importation prédomine et la cherté de la vie  rendent presque vaine toute tentative de joindre les deux bouts tant dans le secteur public que privé.

Les bas revenus, dans une économie avec une inflation à deux chiffres, font des salariés des personnes dépendantes de l’aide de proches, souvent de  la diaspora, presqu’autant que les chômeurs.  Avec le cout élevé du logement, certains salariés  n’ont pas accès à des logements décents. À  titre d’exemple, les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne peuvent se payer des chambres de maison que dans certains quartiers. Ce qui les contraint à vivre dans le voisinage de malfrats de tout acabit.  Pourtant avec un salaire acceptable, ils auraient pu vivre dans de meilleures conditions.

Les bas salaires exposent les salariés à des conditions de vie indignes de leur condition humaine. Ils ne disposent pas de beaucoup d’argent pour leur habillement ni pour les soins de santé voire les urgences et les imprévus. Ils n’ont pas d’économie, ils vivent au jour le jour. Ils n’arrivent pas à avoir une saine alimentation et dans beaucoup de cas, ils doivent se contenter d’un seul plat par jour. Ces rudes travailleurs sont obligés d’emprunter pour couvrir des dépenses comme le paiement de la scolarité de leurs progénitures. Ceux qui n’ont pas le support de proches, souvent de la diaspora, ont du mal à garder leur tête  hors de l'eau.

Sans politique de subvention de certaines dépenses, ni la prise de mesures permettant la jouissance de leurs droits, les salariés ont un destin funeste qui les attend. Trop élevé, le coût de leur bas salaire !

Annie FRANÇOIS


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