Billet à nos professeurs impénitents.

Chers profs, je suis effaré de voir combien vous êtes tenaces, je ne sais quels enfers pourraient vous faire changer de carrière dans ce que j'appellerai «merdier» par simple euphémisme, puisqu'une pénurie de vocabulaires pouvant le qualifier m'y force bien.

Billet à nos professeurs impénitents.

Dix ans, quinze ans, vingt ans, vingt-cinq ans, vous êtes encore là à rafistoler votre vie, peindre votre misère de toutes les couleurs de peur de ne plus poursuivre votre douce folie. Celle de mourir debout, un bâton de craie entre vos droits; debout dans vos chaussures qui font la guerre par tous les temps, aussi épuisées que vous. Avez-vous une assurance de santé contre toutes ces poussières de craie que vous inhalez dix mois sur douze? Jouissez-vous des avantages sociaux pour vous amener certaines paix? Mille fois non!!!

Ces héros de guerre, quand ils laissent les salles de classe, reprennent tous les maux que l'exercice de cette profession pond, sans jamais renoncer.

Chers profs, le Président a été une fois votre élève, les sénateurs, les députés, le Ministre de l'Éducation; on me dit que ce dernier a été professeur aussi, c'est-à-dire qu'ils connaissent votre réalité. Mais l'État n'a pas besoin de vous, de vos postures d'intello, vos théorèmes de je ne sais qui, vos verbeux énoncés. Ils n'y ont aucun intérêt! Ils pensent pouvoir, fortune, propagande! Et vous n'êtes pas une priorité, vous faiseurs de clairvoyants dangereux dissidents, obstacles à leurs projets de manipulation massive. Je crains qu'ils ne vous exterminent une fois pour parvenir à leurs fins, sur votre faim chronique, votre soif tranchante.

En ce jour où l'on fait semblant de vous fêter, je salue votre courage, votre entêtement sans équivoque. Vous n'êtes en rien responsables du bas-fond dans lequel «l'école» d'aujourd'hui se noie. Car vous n'êtes pas les Grands décideurs! C'est à l'État de structurer, surveiller, contrôler tout.

Je pardonne même à ceux d'entre vous qui marchandent leurs notes, et offrent une instruction de seconde main bò katedral. L'État est le grand fautif!

Vous êtes des héros nés pour crever «anonymes». La République ne s'en souciera pas!

Bon combat!


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