Dysfonctionnement du site du MENFP, des responsables d'écoles inquiets

Le site du Ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) est indisponible. Incapables d'enregistrer leurs élèves en ligne, des responsables d'établissements scolaires ne cachent pas leur crainte.

Crédit Photo: MENFP
Dysfonctionnement du site du MENFP, des responsables d'écoles inquiets

Le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) veut entrer dans l'ère de la modernité. Après l'enregistrement des établissements scolaires en ligne via la plateforme SIGEEE, place maintenant à l'enregistrement des listes de formation de classe. Dans un communiqué de presse datée du 15 septembre 2023 et authentifiée par son bureau de communication, le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) a informé le public de la décision dudit ministère de débuter, le 18 septembre 2023, le processus d'enregistrement en ligne des listes de formation de classe pour l'année académique 2023-2024.

 

Obligatoire pour toutes les écoles publiques et privées à travers le pays, l'inscription en ligne est présentée comme une « condition indispensable pour l’inscription des candidats aux examens d’État et pour l’accréditation des écoles privées. En plus, cet identifiant sera obligatoire pour l’obtention de tout document administratif (relevé de notes, diplômes, attestation, légalisation de pièces etc.) émanant du ministère » lisait-on dans le communiqué publié, entre autres, sur la page Facebook officielle du ministère.

 

« L’inscription en ligne, par les directeurs d’établissements scolaires, des listes de formation de classe (liste d’élèves) à tous les niveaux : préscolaire, fondamental et secondaire, est prévue au cours de la période allant du 18 septembre au 17 novembre 2023, à travers le site web du MENFP : www.menfp.gouv.ht » poursuivait ledit document officiel dans lequel le MENFP déclare compter sur la collaboration « de tous pour la réussite de cette étape d'enregistrement en ligne des élèves et de leurs parents qui n'est volet de l'ensemble des actions envisagées pour la modernisation du système éducatif ». À l’expiration du délai annoncé, des responsables d'écoles ont été informés qu'ils ont jusqu'à la mi-janvier 2024 pour boucler le processus. Certains ont été ébahis de constater que le site du ministère n'est pas disponible.

 

En effet, en tentant de naviguer sur le site du ministère, les internautes tombent sur le message suivant : « Une erreur s'est produite. Désolé, la page que vous recherchez est actuellement indisponible. Veuillez réessayer plus tard. Si vous êtes l'administrateur système de cette ressource, vous devez consulter le journal des erreurs pour plus de détails. Fidèlement vôtre, nginx.». Joints par la rédaction, certains responsables d'établissement scolaire n'ont pas caché leur inquiétude.

 

« Déjà le processus nous donnait du fil à retordre. Il était vraiment difficile d'enregistrer plus d'une dizaine d'élèves par jour. Maintenant le site est hors service, je me demande si les informations déjà enregistrées seront toujours là quand le problème sera résolu » a indiqué Monsieur Jean, responsable d'un établissement privé dans le Bas-Artibonite. « C'est une bonne idée mais elle ne cadre pas avec notre réalité. Tout le monde n'a pas accès à un internet de qualité. Sans électricité ni internet, je me demande comment vont faire certains responsables d'école? » se demande d'entrée de jeu Madame Joseph, chargée de la Direction d'une école Nationale dans le Sud-Est. « Pour ma part, j'ai dû payer quelqu'un pour qu'il enregistre les élèves. L'État aurait dû prévoir un frais pour le processus. Depuis le 29 décembre, la personne m'a indiqué qu'elle n'arrive plus à accéder au site. Il est évident que le ministère va devoir, une fois de plus, prolonger le temps réparti pour finaliser le processus» a-t-elle poursuivi.

 

« Le processus d'inscription en ligne a été biaisée à la base. On a dû attendre que le ministère modifie le formulaire pour qu'on puisse enregistrer les enfants dont la naissance a été enregistrée par leur mère. De plus, une faible proportion de la population détient une matricule fiscale ou la nouvelle carte d'identification nationale, pourtant l'un des deux est exigé. Je ne crois pas que je pourrai enregistrer la moitié des élèves de mon établissement dans de telles conditions. De plus, des parents ne veulent plus partager leurs informations avec moi, ils n'ont toujours pas compris pourquoi l'État ne leur a pas envoyé l'aide financière de 15 000 gourdes annoncée à l'occasion de la rentrée académique » nous a révélé Monsieur Julien, directeur d'un établissement scolaire dans le Nord.

 

Alors que des établissements scolaires se préparent à rouvrir leurs portes le 8 janvier prochain, le MENFP n'a toujours pas pipé mot sur l'origine du dysfonctionnement de son site. Des responsables d'écoles quant à eux croisent leurs doigts pour que le problème soit bientôt résolu.

 

Stevens JEAN FRANÇOIS


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