Insécurité : les patients paient le prix du kidnapping

À chaque cas d'enlèvement de professionnel de la santé publique, on assiste à une mélopée de protestations et un hymne de conséquences. Suite à l'enlèvement du directeur médical de l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), Jacques Pierre Pierre, les employés dudit hôpital ont décidé d'entamer un mouvement de protestation, paralysant tous les services, hormis l'urgence.

En soin intensif et dans les autres services, les employés ont posé leur seule condition pour un retour à la normale : la libération du Directeur médical. Face à cette situation lamentable, certains patients se sont résignés à quitter leurs lits. D'autres souffrent et n'ont ni la capacité ni l'énergie d'en faire autant.

Malgré cette forme de protestation, les ravisseurs ne fléchissent pas sur leurs exigences et des patients souffrent le martyr. Aucune perte en vie humaine n'est pas encore dénombrée faute de soins. Pourtant, force est de reconnaître que cette situation est une énième violation du droit des personnes à la santé.

En 2019, le pays comptait 3 354 médecins pour desservir une population estimée à plus de 10 millions d'habitants. Parmi eux figure le Dr Jacques Pierre Pierre, qui officie à l’HUEH depuis plus de 45 ans. Il a été libéré en fin de la journée du 26 mai 2022. L’HUEH va-t-il enfin servir la communauté ? Pas évident, puisque le plus grand centre hospitalier du pays manque de tout !

Abigaelle PIERRE

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