Force onusienne : le MOPOD rappelle ce dont Haïti a besoin

Le Mouvement populaire patriotique dessalinien comme d’autre structures et personnalités a fixé ses positions sur le déploiement d’une force internationale en Haïti. Pour le MOPOD Haïti a besoin de deux forces externes pour s’en sortir.

Force onusienne : le MOPOD rappelle ce dont Haïti a besoin

La mission d’évaluation des kényans touche à sa fin. En attendant l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, le Kenya a pris les devants. Ce pays d’Afrique de l’Est  s’est porté volontaire pour prendre la tête de la force internationale préconisée par certains comme le seul moyen de rétablir la sécurité en Haïti. Le MOPOD, dans une note datée du 21 aout 2023, a fait le point autour de la question.

Pour la structure qui a été le fer de lance de la mobilisation contre l’avant dernier Président élu d’Haïti, le BINUH, le Secrétaire Général des Nations Unies et le Conseil de Sécurité ont été induits en erreur.  « Le Gouvernement Haïtien, à travers l’Administration d’Ariel Henry, a trompé la communauté internationale et le peuple haïtien.  Après deux ans d’inaction et de négligence coupables, ce Gouvernement a laissé pourrir la situation de sécurité publique au point que le pays se trouve dans l’impossibilité de juguler la crise globale sans une assistance étrangère » a-t-il fait savoir d’entrée de jeu.

Face à une telle conjoncture, selon la lecture du MOPOD, « Haïti a donc besoin de deux forces d’origine externe : l’une physique, armée et bien équipée pour soutenir les institutions nationales de sécurité publique et l’autre économique et cognitive pour établir les infrastructures nécessaires au développement socio-économique.  Les deux sont indissociables.  Les Haïtiens ne doivent pas recevoir l’une sans l’autre.  Par respect pour toutes les victimes déjà disparues».

Cette force n’aura pas carte blanche quelle que soit sa nature. « Onusiennes ou pas, les forces d’appui à la sécurité publique doivent avoir des termes de référence nets et clairs avec une définition précise de leurs objectifs, de leurs ressources, de la durée de leur intervention, de leur justiciabilité et de leur juridicité.  Les forces économiques et cognitives permettront de créer des emplois de qualité et de construire une économie de savoir, après 50 ans d’échec de l’Aide Publique au Développement (APD) et 20 ans de faux espoir causé par les ODM, les ODD et la MINUSTAH.  Les Nations Unies doivent jouer franc jeu avec Haïti» lit-on dans la note signée par Jean André Victor, Coordonnateur National du MOPOD.

Haïti avec son statut de « membre fondateur unique et historique » mérite selon le MOPOD que l’ONU procède à la mobilisation  « à marche forcée, ses agences de développement (notamment l’ONUDI, l’UNESCO, et le PNUE) en vue d’industrialiser ce pays martyr, de développer les technologies de pointe et de convertir en richesses de qualité son patrimoine naturel et culturel.  Il est temps de mettre fin aux illusions de faire du développement selon l’Approche Projet si l’on veut éviter la pauvreté durable ». Entre temps les haïtiens ont aussi leur rôle à jouer.

Ils  « doivent saisir les opportunités de la révolution du savoir.  Qu’ils évitent la verbomanie, qu’ils réalisent la Conférence Nationale Souveraine, qu’ils négocient des accords adultes avec des pays technologiquement plus avancés afin de mettre en place les infrastructures en électricité, en informatique, en géomatique et en nanotechnologie, lesquelles sont devenues incontournables pour l’économie du savoir» recommande le MOPOD qui croit que «cinq ans après une telle mobilisation, il n’y aura plus de bandits, plus de gangs armés, plus d’instabilité politique, plus d’aide alimentaire, mais des nègres inventifs et créatifs travaillant pour le bonheur d’Haïti en particulier et pour celui de l’humanité en général».

Selon Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme depuis le début de l’année, au moins 2 439 personnes ont été tuées dans les violences en Haïti. Près 200 000 autres ont été contraintes de se déplacer en raison de graves pénuries alimentaires, d’enlèvements et de violences sexuelles. Tous les droits humains sont bafoués en Haïti et, selon un récent sondage, plus de 60% de la population est convaincue que la Police Nationale d’Haïti a besoin de l’appui d’une force internationale pour rétablir la sécurité en Haïti.  

Abigaelle PIERRE 


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