Guerre au centre-ville de Port-au-Prince : un nouvel allié accidentel aux gangs s'y mêle!

Au fil des ans, la Police Nationale d'Haïti devient une institution de plus en plus fragilisée... On connaît les mauvais traitements des agents, l'injustice du franchissement de grade mariné de méchanceté, de jalousie, de marchandage; les transferts répressifs, les promesses non-tenues de l'Etat, la dilapidation de ce qui devrait revenir de droit aux agents. Sans compter le plus féroce de tous les fléaux s'abattant sur l'institution policière: la politisation!

Crédit Photo: HPN
Guerre au centre-ville de Port-au-Prince : un nouvel allié accidentel aux gangs s'y mêle!

Et comme si tout cela ne suffisait pas, vient s'ajouter cette anarchique prise d'assaut des réseaux sociaux par des citoyens lambda au nom du journalisme en ligne. C'est un fait! Un fait tragique pouvant entraîner son lot de lourdes conséquences, néfastes au détriment de la PNH, tant que cela se fait mal, maladroitement.

En effet, des blogueurs et d'autres individus s'autoproclamant journalistes travaillant pour des médias en ligne risquent de faire perdre gros à la PNH voire remettre en question son professionnalisme, sa crédibilité, son efficacité vis à vis de la marche effrénée des bandes armées essaimées un peu partout dans la zone Métropolitaine de Port-au-Prince, et quelques autres localités de province.

Ces derniers jours ont été le théâtre d'une guérilla urbaine livrée par la bande à Barbecue, le G-9, contre celle de Bel-Air, en plein cœur de Port-au-Prince, la Capitale haïtienne, qui n'a d'autre choix que riposter, résister, pour ne pas subir le poids des attaques qui se multiplient et s'intensifient. Dans cette réalité, la Police n'aurait que le choix d'établir un périmètre pour essayer de circonscrire le champ de bataille des antagonistes, et éventuellement neutraliser des déserteurs, et aussi forger des passages sécurisés pour les civils non-armés, surtout des riverains voulant fuire la guerre. Ce que semblent vouloir faire les agents de l'Unité Départementale de Maintien d'Ordre (UDMO), et certains autres agents de la Police administrative, postés quelque part, à quelques quatre ou cinq centaines de mètres d'où les feux des groupes rivaux crépitent et s'entrecroisent. Des vidéos devenues virales montrent des agents de l'ordre embusqués, peu équipés, et surtout en infime effectif, comparativement à la quantité de bandits qui se déploient, et déferlent. Sur l'une des vidéos, on peut entendre un citoyen protester contre le «journaliste» qui filme sans cesse les policiers, et ce dernier qui réplique qu'il ne fait que son travail!

Maintenant, dans ce travail que le reporter prétend faire, n'est-il pas beaucoup plus porteur de désavantage que d'avantage au sacrifice des forces de l'ordre? D'autre en plus que les diffusions se font le plus souvent en direct sur les blogs et réseaux sociaux. Et là, des informations sensibles seront divulguées au détriment des agents des forces de l'ordre, comme leur positionnement, leur effectif, et leur magnitude; et bien d'autres informations qui pourraient tourner la situation contre ces derniers et nous offrir un second carnage à l'instar de celui du 13 mars 2021 à Village de Dieu qui a vu périr pas moins de six agents du SWAT, pris dans un guet-apens.

Plus que jamais, la Police doit se méfier de cette pratique, décourager les pratiquants de cette gaucherie. Nous ne disons pas que les policiers doivent les chasser avec fracas, mais les inviter, s'ils sont présents sur les scènes, à éviter de filmer et diffuser certains angles qui pourraient fragiliser les opérations. Cela devrait être le réflexe de tout bon journaliste (reporteur d'images)! Mais aussi la Cellule de Communication et le Porte-parole de la Police pourraient inviter la presse, les médias en ligne, à collaborer en ce sens, et éventuellement éviter une guerre police versus presse lors des opérations contre les gangs qui nous font la vie dure. Par ailleurs, les médias aussi doivent se responsabiliser par rapport à cette grosse épine, et décourager aussi les anarchistes prenant d'assaut ce noble métie qu'ils exercent avec amour et par amour.

Plus que jamais, les patrons et les associations de médias doivent monter la garde afin de ne pas être complices accidentels des gangs armés! 

Censurons ensemble ces malfrats qui filment tout, et diffusent tout!!!

 

Étienne De Saint-Exil

etiennedesaintexil@gmail.com


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