Ordonnance sur l'affaire Jovenel Moïse : la prudence est de mise!

Qui n'a pas connaissance de ce document en circulation depuis le début de cette semaine? Les médias, peut-être lassés de colporter les promesses creuses des autorités ou de traiter des sujets liés aux maux du peuple haïtien dont l'insécurité, se sont accaparés de cette "manne"! Certains d'entre eux, sans se soucier des règles d'or du journalisme ont présenté ce document pourtant non signé ni scellé comme l'ordonnance du juge Voltaire chargé de l'instruction de l'assassinat du Président Jovenel Moïse!

Première page du document en circulation
Ordonnance sur l'affaire Jovenel Moïse : la prudence est de mise!

Les journalistes sont tenus de respecter un code déontologique. Ce dernier régit la profession dans son intégralité sur les attitudes et les comportements adéquats. De ses grandes lignes découlent 10 règles d’or du journalisme. Ces dernières ont-elles été suivies dans le cadre du document présenté comme l'ordonnance relative à l'instruction de l'assassinat du président Jovenel Moïse? Attardons-nous sur deux d'entre eux.

Dire la vérité! Le journaliste est un professionnel de l'information! Sa mission est donc d’informer le public avec honnêteté et de façon indépendante. Le journaliste doit se garder de falsifier des informations ni de les déformer. Cette perpétuelle recherche de la vérité pousse le journaliste à ne pas se contenter des informations trouvées! Il doit s'assurer de leur authenticité!

Vérifier les informations! Pour être sûr que l'information est exacte, le journaliste doit la vérifier en recoupant au moins deux sources. Trois disent certains! Une information non vérifiée ne doit pas être relayée. « L’exactitude prime toujours sur la rapidité de sortie d’une info, comme le rappellent les codes des agences de presse », précise François Dufour, rédacteur en chef de l’ACTU. Ce principe a-t-il été respecté? Comment faire quand le suivisme cherche à s'imposer comme la « norme » dans l'univers médiatique haïtien?

À la Rédaction du journal Le Courrier de la Nation, nous avons aussi reçu le document présenté comme l'ordonnance sur l'affaire Jovenel Moïse. De nombreux lecteurs ont questionné notre silence sur ce dossier. Ils vont le comprendre. 

Le document n'étant pas authentifié, nous avons choisi de ne pas produire d'article. Ce qui n'a pas tout de suite fait unanimité dans notre salle de rédaction. La mention de la nuit du 6 au 7 février 2021 comme date de l'assassinat du Président Jovenel Moïse dès le deuxième paragraphe du document n'a pas pu refroidir les ardeurs de ceux qui voulaient que nous nous attardions sur le dossier! Les règles d'or de la profession ont permis de trancher sur la question!

Le document en circulation portait à chaque page « AyiboPost » comme watermark. A-t-il été ajouté sur une version PDF ou plutôt Word? Ne peut-on pas considérer cet ajout comme une modification du document? Dans ce cas, comment vérifier son authenticité? Comment être sûr que rien d'autre n'a été ajouté ou enlevé? Nous avons consulté d'autres sources. « L'ordonnance n'est pas officielle, on ne peut la considérer pour vraie ni la rejeter d'un revers de main » a fait savoir notre conseiller juridique. « Les personnes indexées n'ont pas encore reçu ce document selon la procédure établie par la loi » a-t-il poursuivi.

Un document dont on n’a pas la certitude de son authenticité ne peut pas être diffusé! Le journaliste doit rapporter la VÉRITÉ! La Rédaction a donc décidé de creuser d'avantage. Ni le juge Walther Wesser Voltaire ni Éric H. Simmonds n'ont authentifié le document en circulation, il ne s'agit certainement pas d'un document final. Pourquoi donc s'attarder sur un draft qui peut être modifié à tout instant? Comment parler d'ordonnance officielle quand aucune des parties concernées n'en a eu copie?

Face à l'impossibilité de vérifier l'authenticité du document, Le Courrier de la Nation attend la diffusion de l'ordonnance par voix officielle. La Rédaction appelle les consœurs et confrères à la prudence! Ce serait regrettable de prendre part à une machination visant à préparer l’opinion publique au blanchiment de certains suspects clés! 

Au regard des informations diffusées dans la presse nationale et internationale, le juge Walther ne peut se permettre de pondre un tel document! Blackout total sur certaines révélations! Certains éléments diffusés dans la presse n'ont pas été démentis! Les faits doivent être élucidés. Les «yo di » doivent être vérifiés! La rédaction attend l'ordonnance...

 

Stevens JEAN FRANÇOIS

Chef de l’Information


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