Le Palais de justice contrôlé par des gangs: Ariel en rit!

Depuis près de quinze jours, des membres de gangs armés occupent les locaux du Palais de justice de Port-au-Prince. Malgré les appels répétés du Commissaire du gouvernement, aucune disposition n'a été prise pour, au moins, tenter de les déloger. Ariel Henry s'en fout royalement.

Crédit Photo: Le Facteur
Le Palais de justice contrôlé par des gangs: Ariel en rit!

« Le vendredi 10 juin 2022, des bandits lourdement armés ont violemment délogé les autorités de justice au Palais de justice de Port-au-Prince et ont pris possession des lieux ; cela, après la prise de possession depuis quelques semaines du bâtiment du Centre de Techniques de Planification et d’Economie Appliquée (C.T.P.E.A), situé dans le voisinage immédiat du Palais de justice » a indiqué la Fondation Je klere (FJKL) dans un communiqué relatif à ce qu'on doit désormais appeler, la prise du Palais de justice de Port-au-Prince. 

En lieu et place des agents et intervenants de système judiciaire haïtien, ce sont les membres de la bande à Izo qui trônent dans le bâtiment. Ordonnances, pièces à conviction, corps du délit, requêtes etc. tout est à la merci des malfrats. Rien d'étonnant pour certains acteurs. Au contraire....

Des avocats membres du Barreau de Port-au-Prince, craignant ce jour, avaient multiplié les appels à la délocalisation du Palais de justice. Les initiatives prises par ces professionnels de la basoche dont un sit-in devant la résidence privée du Premier ministre de facto Ariel Henry n'ont pas eu de suite positive. L'Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) n'est pas non plus surprise du fait que le tribunal de première instance de Port-au-Prince ait été pris d'assaut par des bandits. Depuis plus de quatre ans, la doyenne des associations des magistrats haïtiens fait un plaidoyer pour la délocalisation dudit tribunal. Pourtant les autorités, tant du ministère de la Justice, du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire que de la Primature, ont fait la sourde oreille.

Le Palais de justice de Port-au-Prince est aujourd'hui entre les mains des bandits qui devraient y être amenés poings et pieds liés et le chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN), Ariel Henry, n'a toujours pas ordonné au DG a.i. de la Police Nationale d'Haïti (PNH) de donner suite à la requête du Commissaire du gouvernement près du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant.

Ce dernier a sollicité sans succès l'appui de la PNH ne serait-ce que pour récupérer certains dossiers et établir le constat légal des dégâts enregistrés depuis l'attaque des locaux dudit Palais. Cette étape aurait ouvert la voie à l'ouverture d'une enquête officielle.

Certes, le domicile établi du chef de gang est connu. Toutefois ne serait-ce pour la consommation publique ou pour les suites légales cette étape aurait été utile. Alors comment comprendre l'attitude d'Ariel Henry qui se moque de ce qui se passe au Palais de justice de Port-au-Prince? Espère-t-il que le document attestant ses échanges téléphoniques avec Félix Bagio en la résidence officielle du président Jovenel Moïse peu de temps après son exécution disparaisse? Tant de questions croustillantes qui laissent plus d'un perplexe.

Jodel ALCIDOR


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