Haïti-Insécurité : La PNH, pourra-t-elle profiter de l’assassinat de Jovenel Moïse pour résoudre définitivement le phénomène d’insécurité ?

L’assassinat du Président de la République, Monsieur Jovenel Moïse, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021; suscite pas mal de questions qui méritent d’être élucidées. Son décès, quoique tragique, aurait permis d’apprécier l’efficacité des forces de l’ordre à mettre sous les verrous dans un laps de temps, les présumés auteurs de ce crime odieux sur la personne Jovenel Moïse. Toutefois, l’assassinat du Chef de l’Etat montre clairement aux yeux du monde entier le niveau d’insécurité qui bat son plein dans le pays. Ainsi, l’on se demande si la PNH ne pourrait pas profiter des ressources disponibles présentement, pour résoudre ce fléau une bonne fois pour toute.

Haïti-Insécurité : La PNH, pourra-t-elle profiter de l’assassinat de Jovenel Moïse pour résoudre définitivement le phénomène d’insécurité ?

Quoi qu’elle aurait pu bénéficier de l’aide de l’international pour traquer les présumés assassins de Monsieur Moïse, Il est évident que la PNH a réalisé jusque-là un travail remarquable, même si les points de presse sans fondement des autorités policières font douter. Si dans les premières 24 heures qui ont suivi l’assassinat, la PNH n’avait pas de bras techniques et logistiques suffisants pour travailler, l’arrivée des experts américains devrait permettre à l’institution dirigée par Léon Charles de résoudre certains mystères qui dépassent leur compétence.

Avec l’assassinat du Président haïtien, les yeux un peu partout sont fixés sur Haïti, une nouvelle opportunité donc s’offre à nous, comme ça a été le cas le 12 janvier 2010. Avec la volonté actuelle des agents de la PNH qui commençaient à perdre confiance et les ressources disponibles (humaines et matérielles), certains observateurs se demandent si La PNH ne pourrait pas profiter pour faire d’une pierre deux coups : pacifier Martissant, Bel’Air, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets et pourquoi pas réunir les familles qui étaient forcées de quitter leur domicile?

Dieuveille St-Lot, 41 ans, vit avec sa femme et ses deux garçons à Fontamara depuis plus de 15 ans, mais les attaques d’hommes armés d’armes automatiques en début du mois de juin l’ont forcées à laisser la zone, et depuis lors il est séparé de sa famille. Son témoignage à la rédaction de Le Courrier de la Nation est poignant et suscite la colère : « « Ma femme et mes gosses habitent chez un ami à Carrefour depuis le 3 juin, comme je travaille à Maïs Gâté je suis descendu chez un ami à Delmas pour éviter de me faire descendre par les bandits de Martissant», a-t-il confié.

Le calvaire de ce père de famille ne s’arrête pas là, il nous a aussi fait part de son adaptation à sa nouvelle vie pour prendre soin et les nouvelles de sa famille : « Ce mode de vie ne me convient pas du tout car mon budget ne répond pas pour faire face à cette situation, or je dois donner à manger à ma famille et ensuite s’occuper de moi. Pour prendre ses nouvelles on a dû utiliser la vidéo conférence car la situation se dégénère à Martissant. S’il y avait une catastrophe naturelle et qu’on nous demandait de se déplacer cela n’allait pas causer cette frustration, mais quand on fuit sa maison pour ces problèmes là c’est vraiment humiliant », a regretté la victime.

Pour rappel, le Premier Ministre de facto Claude Joseph s’était rendu à Martissant après le chaos qui obligeait la population à se réfugier sur la place de Fontamara, pour les assurer que la situation était sous contrôle comme il venait de faire après l’assassinat du Président de la République. Malheureusement, ceux qui l’avaient cru ont constaté l’assassinat d’une infirmière qui circulait pourtant à bord d’une ambulance sans compter la fusillade qui s’est produit à Delmas 32 avec plus d’une dizaine de victimes dont Netty (Antoinette Duclaire) et Diego Charles.

Sommes-nous condamnés à vivre dans la tourmente ou du moins la Police Nationale d’Haïti va enfin se réveiller pour reprendre le contrôle de Martissant, Village de Dieu, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, pour ne citer que ceux-là. En tout cas si la PNH laisse filer cette opportunité entre ses doigts, la conférence nationale à elle seule ne pourra pas faire taire les M60 et les autres armes de grands calibres mis à la disposition des gangs armés.

Seide Putnam LOUIS-JEAN
putnamlouisjean@gmail.com

NB : Le nom utilisé dans l’article est un nom d’emprunt


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